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Il est des rencontres qui vous font découvrir un être humain avec plein de sensibilité, d’humour et d’humanisme.

c’est le cas avec Gaëdic Chambrier, rencontré virtuellement puis dans les salons, au cours de ses prestations. et j’ai tout de suite accroché. alors il est normal qu’il fasse partie des mes interviews, afin de mieux le connaitre, et bien sur de mieux l’apprecier

-peux tu te présenter?

Je suis Gaëdic Chambrier. Je suis né et ai grandi en Normandie de parents profs et musiciens (ma mère, prof de musique et violoncelliste, mon père, prof d’histoire-géo et bassiste). Comme je suis un vrai rebelle, je suis musicien et ai fait des études de géographie… ?

-comment est tu venu à la musique?

À la maison, il y avait de la musique tout le temps. Musique baroque et classique qu’écoutait ma mère, Jimi Hendrix, The Rolling Stones, Crosby, Stills, Nash & Young qu’écoutaient mon père. Avec de tels parents, on aurait pu penser que le chemin vers la musique eut pu être tout à fait naturel… Et bien pas du tout! J’ai été inscrit très jeune à l’école Martenot qui favorisait un enseignement musical débarrassé des pesanteurs académiques…. J’ai pris à la lettre ces prescriptions en abandonnant très vite l’apprentissage en école tout court… Après une seconde tentative vers l’âge de 10 ans, en prenant des cours de guitare folk, j’ai dû me rendre à l’évidence… J’étais un élève déplorable! Pas tant par des capacités instrumentales faiblardes que par une inadaptation à l’enseignement de maître à disciple! Pardon à mes profs de l’époque… Je leur ai fait perdre leur temps. Le vrai déclic a eu lieu vers 16 ans. Je nageais aux 24h nautiques de Rouen (par équipe, je vous rassure!) et un groupe de Rock (NØTHING, avec le formidable guitariste qu’est Marc Mayson) jouait dans l’enceinte de la piscine (imaginez le son!). Pris d’une urgence absolue, je suis sorti de l’eau et, assis sur un plot de départ, j’ai assisté à la suite du concert en slip de bain. C’était ÇA que je voulais faire!-quel est ton parcours de musicien? En rentrant de la piscine, je me suis acheté une guitare électrique (Aria pro II à tête banane, achetée sur le site de la CAMIF, parents profs oblige!). Et je me suis mis à trimer comme un dingue sur le manche plusieurs heures par jour, au détriment de mes études scolaires… De bon élève, je suis progressivement passé au statut de cancre invétéré et c’est un miracle que j’ai pu poursuivre jusqu’en master de géo. Au programme: shred guitar, shred guitar, shred guitar! J’ai assez vite écumé les bars et clubs normands avec diverses formations Blues/Rock/Fusion/Metal. La plupart du temps payé en bières…. Le point d’orgue a été de monter un combo bien pêchu, Bridge, qui a tournée seulement un an, mais en totalisant une quarantaine de concerts et un intérêt marqué de la part de Sony Music. Intérêt tout à fait vain car nous nous sommes sabordés comme la plupart des groupes par des guerres d’ego, des contraintes familiales et des implications contrastées… Lorsque j’ai voulu devenir professionnel et arrêter de donner des cours, j’ai dû me rendre à l’évidence… Il allait falloir se diversifier. J’ai donc bossé le solfège, les grilles d’accord et ai commencé à jouer dans des groupes de cover, essentiellement en saison: Alpes l’hiver, côte Atlantique l’été. Je suis devenu intermittent du spectacle à cette époque et, 22 ans après, je le suis toujours. Cependant, je suis très vite revenu à la création et ne participe plus qu’à des projets basés sur cette dernière depuis 2002. Mon parcours a été très vaste dans le sens où je suis (ou ai été) dans des projets aux univers aussi divers que le théâtre de rue, la composition de musiques pour le théâtre ou la vidéo, la musique pour jeux vidéos, les concerts pyrotechniques, l’accompagnement de chanteur-euse-s (c’est comme ça l’écriture inclusive???? ? ), les musiques traditionnelles, le Blues, la Folk music, la chanson pour enfants etc, etc… Actuellement, je joue dans Histoires de Guitares (spectacle où je viens sur scène avec 40 guitares/instruments différents, allant de la préhistoire jusqu’aux instruments en carbone futuristes), je joue mon propre répertoire issu de mon dernier CD « Vortex », je joue dans le duo Octantrion, au sein de la Compagnie K et j’accompagne Cécile Corbel (chanteuse bretonne au succès international). Plus diverses collaborations, notamment avec Olivier Derivière, compositeur de musique pour jeux vidéo. Nous venons de remporter le Pégase 2020, Award de la meilleure bande son avec le jeu « A plague tale: innocence ».

-quel matériel utilise-tu principalement?

Mes guitares principales sont: Collings OM2HG, Martin Ditson 111, Fender Stratocaster John Cruz 1954. Mon ampli principal est un Kelt V-Max et j’utilise également beaucoup un cistre basse Ola Soderström, une guitare double manche Patrick Querleux (guitare terz/mandole), une guitare double-manche Xavier Jean (6 cordes/12 cordes). Globalement, j’entretiens un lien très fort avec les luthiers avec qui je travaille, entre-autres pour l’intrumentarium de Histoires de Guitares.

-quels sont tes goûts musicaux?

Mes goûts musicaux sont très vastes! Dans ma playlist, j’écoute aussi bien Gojira (metal) que Björk, J.S Bach, the Prodigy (electro), Massive Attack (trip-hop), du Blues des années 20, des musiques traditionnelles (avec un goût prononcé pour les musiques scandinaves, celtiques, mais aussi d’Afrique de l’Ouest). Ma culture musicale est très anglo-saxonne et je suis une bille en chanson française même si j’apprécie beaucoup Alain Souchon et surtout Serge Gainsbourg et Georges Brassens.

-que pense-tu de l’avenir des musiciens , de la musique en général , et de ce qui l’entoure?

En ce qui concerne l’avenir de la musique et des musiciens, je n’ai pas vraiment d’avis et ne suis pas doué de pouvoirs de divinations… Cependant, je suis un peu inquiet par le manque de curiosité de beaucoup d’entre-nous… Un peu navré aussi du manque de créativité des projets-phares proposés par les majors et les médias mainstream… Ne regardons pas toujours vers le haut ou vers le loin. Autour de nous, ça foisonne! À ce titre, ma découverte musicale des derniers mois est un artiste normand: Gene Clarksville. Avec son trio « Play », il propose une pop très facile à écouter mais qui ne tombe jamais dans le « populisme ». Plusieurs niveaux d’écoute sont possibles et je trouve fascinant d’être capable de pondre des morceaux aux mélodies évidentes (comme les Beatles ont su le faire) architecturées et structurées par des combinaisons rythmico-harmoniques très fouillées.

Je termine cette interview par un conseil que je tente de faire mien en permanence: Tout passe par le plaisir et l’engagement!!!! Ne moutonnons pas, ne craignons pas le jugement des uns et des autres. Si on était des génies, ça se saurait! Alors, soyons honnêtes avec nous-même! On ne peut donner de plaisir aux gens que si on en prend nous-même!

merci Gaëdic!

Vous pouvez retrouver plus d’infos, écouter et acheter la musique de Gaëdic sur Facebook, mais surtout sur son site:

http://www.gaedicchambrier.com

et sur YouTube:

https://www.youtube.com/gaedicchambrier


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